En route vers Fantasia 2016

Comme vous le savez (parce que je sais que vous avez lu la page À propos de ce blogue), 2016 marquera le 20e anniversaire du Festival Fantasia. Déjà, la première vague de titres a été annoncée, dont King Dave, la dernière œuvre du réalisateur québécois Podz, qui ouvrira cette édition tant attendue.

D’ici le dévoilement complet de la programmation et pour nous permettre de tenir le coup jusqu’au 14 juillet, je vous propose de m’accompagner dans un retour dans le temps, alors que nous nous mettons en route vers Fantasia 2016!

1996 : une première édition au succès inattendu

Juillet 1996. Pierre Corbeil, Martin Sauvageau et André Dubois, trois mordus de films asiatiques, lancent le festival Fant-Asia. Près de 60 films japonais et hongkongais sont proposés sur quatre semaines entières, projetés dans la grandiose salle du Cinéma Impérial. Le seul souhait du trio héroïque dans cette aventure : faire découvrir ce cinéma électrisant sur grand écran, comme il se doit. Toutes les figures incontournables y sont : Chow Yun-Fat, John Woo, Jet Li, Stephen Chow, Jackie Chan, Tsui Hark.

Encart des weekends Fant-Asia qui ont suivi le festival, en 1996.

Et le public, lui, répondra à l’appel en grand nombre. En TRÈS grand nombre. Le succès dépassera toutes les attentes et changera la vie de tous ceux qui y ont assisté. Personne n’aurait osé imaginer que ce qui ne devait être qu’un événement unique deviendrait à présent un festival incontournable d’envergure internationale. 

Le jour où tout a changé

En 1996, il n’y a ni réseaux sociaux, ni téléphone intelligents tels que nous les connaissons aujourd’hui. L’Internet, grâce aux premiers moteurs de recherche, prend véritablement son envol grand public. 

À l’époque, ma consommation de culture cinématographique asiatique se limitait à l’animation japonaise, puisque je faisais partie d’un club au collège. J’entends alors parler d’un nouveau festival à venir, où on y présentera, justement, certains films d’animation. J’y choisis donc trois titres, dont le culte Fist of the North Star. Mais, c’est le 29 juillet, à la fin de sa projection, où j’ai décidé de rester pour la suivante, dont la description avait attisé ma curiosité. Une comédie d’action de Hong Kong, réalisée par un certain John Woo, mettant en vedette Chow Yun-Fat et Leslie Cheung. Et ce film, qui changerait ma vie, fut Once a Thief.

Complètement enchantée par ce que je venais de voir, je pris le risque de me frotter à une autre production. Une seconde comédie d’action, High Risk, réalisée cette fois-ci par Wong Jing, avec Jet Li et Jacky Cheung. Un libre ‘’emprunt’’ du classique d’Hollywood Die Hard, incluant même une caricature de Bruce Lee. Excessif, irrévérencieux, divertissant; un film qui se joue de tous les clichés du cinéma américain. Et là, c’est confirmé, je suis totalement convertie.

En plus des découvertes à l’écran, Fantasia, c’est aussi les gens qu’on y croise. Des personnes allumées, enthousiastes, de tous les âges, avec un point en commun : ce goût du cinéma de genre différent, à des lieues du style conventionnel. Et ces passionnés on les côtoie, parce qu’à Fantasia, pour acheter ses billets ou avoir un siège à son goût, il faut arriver TÔT et faire la file. Souvent pendant des heures. Car les projections à guichets fermés, ça représente plus de 900 spectateurs, dans une ligne se déployant sur plusieurs pâtés de maisons. 

Mais qu’importe, c’est à ce moment que l’on entame les discussions! De films, de voyages, de culture, d’actualité… de tout! Des amitiés solides se créent, on s’y donne rendez-vous et même, parfois, des étincelles jaillissent! Eh oui, vous aurez deviné, c’est effectivement au sein de cette fameuse ligne d’attente que j’aurai fait la rencontre de celui qui deviendrait éventuellement mon mari (awww).

Au prochain billet, nous poursuivrons notre route : 1997!