Évènement Cinéphile : Programme double Milkyway Image à la Cinémathèque québécoise

De l’incertitude et du désir de prendre son destin en main naît parfois des choses grandioses.

C’est un peu ce qui s’est produit en 1996 où, à l’aube de la rétrocession de Hong Kong à la Chine l’année suivante, le réalisateur Johnnie To Kei-Fung a fondé avec son comparse Wai Kai-Fai une nouvelle compagnie de production : Milkyway Image Limited.

Une compagnie qui fait le cinéma à sa manière, qui témoigne de l’énergie, de l’ambivalence, de la tension et des craintes liées à la rétrocession, en plus des difficultés engendrées par la crise économique qui a frappé l’Asie en octobre 1997. Dès sa première production, Beyond Hypothermia (1996), le cinéma de Milkyway s’imposera comme l’un des plus dynamiques, intéressants et innovateurs.


Milkyway, c’est la petite décharge électrique qui nous traverse quand on voit le logo de la compagnie s’afficher à l’écran, comme un véritable sceau de qualité. Et cette année, elle célèbre son 20e anniversaire.

Pour entre autre souligner l’évènement, la Cinémathèque présente, samedi prochain le 30 avril à 19h, le programme double « Néo Noirs Made in Hong Kong », avec deux productions phares des débuts de Milkyway. D’abord, Too Many Ways To Be No.1  (1997), une comédie noire audacieuse, visuellement expérimentale, qui déconstruit le genre « film de triade » qui a la cote localement à ce moment-là. Suit ensuite The Longest Nite (1998), un thriller sombre, fataliste et teinté du bleu de la nuit, où se mêlent les triades, la musique de Giorgio Moroder (oui oui!) et la police de Macau, dans un dénouement des plus inattendus.

Too Many Ways To Be No.1 : Carman Lee Yeuk-Tung et Sean Lau Ching-Wan, photographie tirée du livre "Milkyway Image, Beyond Imagination"

Ces deux productions comptent évidemment sur les bons services de Sean Lau Ching-Wan, un acteur de talent qui reste à ce jour fortement identifié au cinéma de la maison. Mais ce qui lie assurément ces deux œuvres, c’est le choix. Ces choix auxquels les personnages font face, ceux qui auront un impact inévitable sur la suite des choses, ceux que l’on subit sans le savoir ou ceux que l’on n’a tout simplement pas.

C’est une chance exceptionnelle de pouvoir voir (ou revoir!) ces deux films sur grand écran, pour un seul et maigre billet de 10.00$. Bien qu’ils fassent partie dans ma collection personnelle, rien ne m’empêchera d’être au rendez-vous samedi prochain! Un évènement à ne rater sous aucun prétexte, une véritable leçon de cinéma qui vous donnera vous aussi l’envie de découvrir l’entière filmographie!

Et pourquoi pas, la bande annonce de The Longest Nite :