Friday, July 8, 2016

Fantasia 2016: La programmation complète enfin dévoilée!


Êtes-vous excités? Bien sûr que oui! Avec le site Web enfin déployé, les fans de cinéma asiatique et de tous les genres auront encore une fois cette année une variété de films succulents à se mettre sous la dent. Paquetez vos grignotines, mettez vos souliers les plus confortables et préparez-vous à faire la file pour une 20e édition explosive du Festival Fantasia!


Avec plus de 130 longs métrages disponibles, il faut comme toujours faire l’évaluation de chacun avant d’arrêter son choix (la disposition dans la grille horaire a aussi une influence), mais voici un aperçu des films qui retiennent d’emblée mon attention.

Louis Koo Tin-Lok, bleu Milkyway et plan de caméra signé Johnnie To: tout y est dans Three, via Mubi; Tony Jaa se chargera des truants dans SPL2, via Hollywood Reporter.
Hong Kong

Du côté de la péninsule hongkongaise, j’attendrai avec impatience la dernière offrande d’un de mes réalisateurs favoris, Johnnie To Kei-Fung, avec son prometteur Three. Mettant en vedette l’omniprésent Louis Koo Ting-Lok, Vicky Zhao Wei, Wallace Chung, le toujours fiable Lo Hoi-Pang et l’incontournable Lam Suet (aurait-il été exclu ne serait-ce que d’un seul film de Johnnie?), Three, dont l’action se situe à l’intérieur d’un hôpital, nous fait vivre un jeu de traque entre un médecin, un policier et le criminel qu’il tente d’arrêter. Maître dans le genre, Johnnie To devrait une fois de plus nous éblouir.


Également à l’affiche, SPL2 (connu en Amérique sous le nom de Kill Zone 2), une suite qui ne l’est qu’en théorie (pratique fréquente à Hong Kong lorsqu’on souhaite capitaliser sur un succès antérieur). Mais si vous croyez que celui-ci ne sera qu’une pâle copie de son prédécesseur, détrompez-vous. Avec le réalisateur Soi-Pou Cheang au gouvernail (Accident, Motorway, Dog Bite Dog, Shamo, The Monkey King), l’action sera au rendez-vous avec Wu Jing (de retour dans un rôle différent du premier volet, une autre pratique typique de Hong Kong), Simon Yam Tat-Wah, Tony Jaa, Max Zhang Jin et… Louis Koo Tin-Lok (partout, vous dites?)

Corée du Sud

Fantasia accorde toujours une place de choix aux productions coréennes dans sa programmation. Il le faut bien, puisque le pays nous propose, année après année, des métrages de qualité qui font souvent mouche. On se consolera de ne pas avoir le dernier Park Chan-Wook, The Handmaiden (FNC peut-être?), avec une belle brochette allant de l’action, en passant par l’horreur, à la comédie.

Hwang Jung-Min dans The Wailing, via Hollywood Reporter
D’abord, le film le plus attendu par tous les cinéphiles confondus depuis son dévoilement à Cannes: The Wailing, de Na Hong-Jing (The Chaser, The Yellow Sea). Le mystérieux thriller propose une descente aux enfers qui ne laissera personne indifférent. Mettant en vedette Kwak Do-Won (The Attorney) et le toujours incroyable Hwang Jung-Min (Veteran et A Violent Prosecutor, aussi à Fantasia).

Parlant de A Violent Prosecutor, le premier film du réalisateur Lee Il-Hyung, cette comédie d’action alliant Hwang Jung-Min, Park Seong-Woong (The Shameless) et Gang Don-Won (Secret Reunion et The Priests, également à l’affiche) fera le bonheur du public fantasien avec son humour savoureux, typiquement coréen. À ranger aux côtés de A Hard Day dans votre bibliothèque.


Vient ensuite dans un autre répertoire The Bacchus Lady de E J-Yong (Untold Scandal, The Actresses), où Youn Yuh-Jung (une habituée des films de Hong Sang-Soo) interprète le rôle d’une prostituée vieillissante, une « dame de Bacchus » (nom emprunté à la boisson énergisante populaire que celles-ci vendaient) sollicitant ses clients dans les parcs, là où les hommes d’un certain âge se retrouvent pour passer le temps autour d’une partie d’échec. Un regard important sur la réalité des aînés et des femmes qui auront servi comme « femme de réconfort » pour l’armée américaine.

Youn Yuh-Jung, tenant à la main une bouteille de Bacchus, dans The Bacchus Lady, via Lincoln Center Film Society

Parmi les 15 sélections coréennes, un doublé du réalisateur à la critique sociale toujours cinglante, Yeon Sang-Ho (The Fake, The King of Pigs) : l’animation Seoul Station et le live-action Train To Busan. Un doublé des plus intriguant, puisque l’un complète l’autre. En effet, nous tentons d’abord dans Seoul Station de survivre à une nuit d’enfer alors que des sans-abris se réfugiant dans la gare de Séoul pour y dormir se transforment en zombies semant la terreur dans la ville. Ensuite, Train to Busan reprend là où Seoul Station a laissé, tandis que les passagers du train de Séoul en direction de Busan s’efforcent d’échapper au cauchemar qui s’est matérialisé autour d’eux. Il s’agit pour Yeon de son premier film avec acteurs et les échos positifs de Cannes, où il fut présenté en mai dernier, nous laissent croire qu’il aura réussi la transition avec succès.

L'apocalypse débute dans l'animation Seoul Station, pour se poursuivre dans le live-action Train to Busan; via Fantasia et The Upcoming.

À également mettre sur votre liste (ils seront sur la mienne!) : Collective Invention, premier long-métrage de Kwon Oh-Kwang; Familyhood de Kim Tae-Gon avec l’extraordinaire Kim Hye-Soo (Tazza : The High Rollers, Coin Locker Girl); Fourth Place de Jung Ji-Woo (Happy End), un chef-d’œuvre à l’état brut, criant de vérité, à ne manquer; le premier film de Jang Jae-Hyun, The Priests, réunissant Gang Don-Won (A Violent Prosecutor) et Kim Yun-Seok (The Chaser), qui se retrouvent après leur collaboration dans Woochi en 2009; Karaoke Crazies de Kim Sang-chan, qui demeure dans l’univers de la chanson comme son précédent film, Highway Star; et la nouveauté de Roh Deok, le délicieusement noir The Exclusive : Beat the Devil’s Tattoo.

Ce qu'il faut sacrifier pour terminer premier dans Fourth Place, via Korean Film; Kim Hye-Soo incarne la mère parfaite dans Familyhood, via Koogle.tv; le père Kim et son nouvel assistant dans The Priests, via Han Cinema.

Japon

Cette année, Fantasia accueillera un invité de marque en la personne de Takashi Miike, le réalisateur culte japonais, dont la carrière internationale a ici-même explosée en 1997, avec la présentation de Fudoh : The New Generation. Miike recevra le 16 juillet, lors de la projection de TerraFormars, le prix de carrière honorifique 2016 du festival, qui aura, tout au long de ses 20 années d’existence, programmé une trentaine de ses œuvres. Miike sera également présent pour la projection d’un second film, l’adaptation du manga Kamisama no Iu Touri Ni, As The Gods Will. Que l’on aime ou non, on ne rate pas une occasion de voir un film de celui qui tourne plus vite que son ombre.

A Bride for Rip Van Winkle, de Shunji Iwai; via Screen Anarchy

En tant que fan avouée de Shunji Iwai, je fus très heureuse de découvrir que son dernier film, A Bride for Rip Van Winkle, faisait partie de la sélection japonaise. Adapté de son propre roman, Bride évoque la solitude et les difficultés des jeunes femmes à créer des liens authentiques dans une société où tout se passe dans le monde virtuel, amplifié, superficiel et un brin mensonger des réseaux sociaux.

Le fameux masque de Kyosuke devra reprendre du service dans HK2, via Lincoln Center Film Society; Aimeriez-vous rencontrer Kagawa Teruyuki dans le métro? Pas moi. Via Projectorhead

Si vous êtes nostalgiques de la période plus sombre (comme les excellents Cure et Pulse) du réalisateur Kyoshi Kurosawa, vous voudrez mettre la main sur un billet pour la projection unique de Creepy. Un grand retour au suspense horrifique pour le créateur du sublime Tokyo Sonata, où Kagawa Teruyuki, le salaryman déchu dans Sonata, incarne ici un des êtres les plus abjects à faire frissonner votre épiderme.

Pour ensuite vous détendre et avoir du plaisir orgasmique, c’est du côté de Hentai Kamen 2: Abnormal Crisis que vous devrez vous tourner. Hentai Kamen fut un succès monstre en 2013, la foule en délire s’extasiant des prouesses du héros masqué le plus pervers du Japon! Soyez témoin de l’ambiance légendaire de Fantasia et amusez-vous à visage découvert!

Yoshihiro Nakamura nous revient après ses excellents Fish Story, A Boy and His Samurai et The Snow White Murder Case, avec The Inerasable. Un film de fantôme intelligent qui ne se contente pas de nous effrayer avec des sursauts.

Également sur ma liste : le touchant et essentiel If Cats Disappeared from the World avec Takeru Sato (Roruni Kenshin), Aoi Miyazaki (Nana, Brass Knuckle Boys) et Gaku Hamada (See You Tomorrow, Everyone); Too Young to Die!, le nouveau délire de Kankuro Kudo (Yaji and Kita: The Midnight Pilgrims); les adaptations de manga en live action sur plusieurs volets Parasyte 1-2 et Chihayafuru 1-2 (phénomène en vogue au Japon depuis plusieurs années, stimulé par les succès au box-office); Bakuman, avec Takeru Sato, Shota Sometani (que l’on verra également dans Parasyte) et Takayuki Yamada (Milocrorze : a Love Story); Harmony, la superbe animation du Studio 4°C (Mindgame); le thriller policier Kiyamachi Daruma, avec Kenichi Endo (un membre du rolodex de Takashi Miike); Lowlife Love, la comédie dramatique réalisée par Eiji Uchida (Grateful Dead) et produite par le fondateur de Third Window Films, Adam Torel; et la comédie du grand réalisateur Yoji Yamada (The Twilight Samurai, Tora-San, Love and Honor), What A Wonderful Family!, où une femme demandant le divorce à son mari comme cadeau d’anniversaire après 50 ans de mariage sème la pagaille au sein de la famille.

On ne peut pas faire disparaître les chats (que deviendrait l'Internet?) dans If Cats Disappeared from the World, via Lincoln Center Film Society; Rien de moins que l'excès pour Kanuko Kando et son Too Young to Die!, via le site officiel du film; la demande de divorce est dévoilée à un mari éberlué dans What a Wonderful Family!, via Fajriff; Kiyohiko Shibukawa est un réalisateur de cinéma raté dans Lowlife Love, via Eastern Kicks

…Et le reste!

Vous croyez que ça se termine ici? Mais non! Fantasia, c’est aussi le volet international! Bien que ce ne soit pas mon terrain de jeu principal, j’aime bien y inclure quelques sélections à travers mon orgie asiatique.

Petite parenthèse pour mentionner un film qui deviendra sûrement un coup de cœur du public : la comédie romantique Heart Attack du Thaïlandais Nawapol Thamrongrattanarit, où un jeune homme, au bord du surmenage en tant que graphiste et retoucheur de photos de mode, développe de sérieuses irritations cutanées qui le poussent à consulter. Celui-ci tombera sur une jolie médecin, qui le fera reconsidérer ses choix de vie…

C'est pas bien le surmenage... Heart Attack, via Thai Film Journal

Le film d’ouverture 2016 sera cette fois-ci assuré par l’impressionnant King Dave du réalisateur québécois Podz, filmé sur un seul plan-séquence de 95 minutes. Un tour de force technique qui méritera sûrement notre attention et notre admiration.

La Nouvelle-Zélande nous offre quant à elle Hunt for the Wilderpeople de Taika Waititi, avec un Sam Neil quasi-méconnaissable, dans une comédie attachante entre un vieil hirsute et un jeune délinquant.

Marilyn Manson sera de la partie le 22 juillet pour nous présenter le film indépendant Let Me Make You a Martyr, dans lequel il tient la vedette, en plus d’agir en tant que producteur. Aucun doute que celui-là sera dans les premiers à afficher complet…


Mention spéciale à l’Inde qui sera représentée par trois films, Psycho Raman, Baaghi et Miruthan, qui plairont aux amateurs de thrillers policiers bourrés d’action, entrecoupés bien sûr d’intermèdes romantiques, de moustaches et de numéros de danse!


Si vous avez comme moi aimé le film irlandais Traders l’an dernier, réservez la case à votre agenda pour Un petit boulot, où Romain Duris se fond dans la peau d’un assassin malgré lui, avec à ses côtés Michel Blanc, qui a co-écrit le scénario.

En plus sur ma liste : de la section Action! du festival, le film Antigang mettant en vedette Jean Reno à la tête d’une équipe de jeunes policiers qui n’ont pas peur d’user d’un peu de brutalité pour faire bouger les enquêtes; le film espagnol Toro et le film de héros italien They Call Me Jeeg, inspiré de la série japonaise des années 1970 Steel Jeeg de Go Nagai.

Finalement, la comédie noire américaine Women Who Kill d’Ingrid Jungermann, combinant tueuses en série, baladodiffusions, quartier huppé new-yorkais et coopératives alimentaires!

Tout cela, sans compter les documentaires de la section Documentaries from the Edge et l’hommage au cinéma de genre polonais. Imaginez que tout ce qui précède ne représente que le tiers de la vaste sélection disponible!

Alors venez rejoindre nos rangs, explorez la programmation, tentez l’expérience et venez vivre votre propre Fantasia!

Festival International de films Fantasia
Du 14 juillet au 3 août
Théâtre Hall et J.A. de Sève, Université Concordia
1455 et 1400 boul. de Maisonneuve Est, Montréal
http://www.fantasiafestival.com/2016/fr

2 comments

  1. Excellente liste. Plus de la moitié sont sur ma liste. On devrait se croiser souvent lors du festival.

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