Tickled : l'endos des chatouilles

J’aime voir un bon documentaire. Un documentaire qui n’est essentiellement pas moralisateur, qui ne cherche pas à te faire filer faussement cheap, ni à te vendre un mode de vie idéalisé. Heureusement, celui des réalisateurs néo-zélandais David Farrier et Dylan Reeve, Tickled, se classe plutôt dans la catégorie des documentaires bien ficelés à voir absolument.

Ce qui débute comme une simple idée de reportage sur le monde insolite des compétitions d’endurance aux chatouilles sur le Web (vous avez bien lu) se transforme rapidement en véritable journalisme d’enquête infernal. En effet, David Farrier était loin de se douter qu’il se frotterait à un univers où il trouverait des jeunes hommes menacés, exploités, arnaqués par la promesse d’argent facile et qu’il serait lui-même hargneusement harcelé par une mystérieuse entité dotée, semble-t-il, de ressources financières illimitées…

Les méandres de la psyché humaine me fascineront toujours. Lorsque les lumières se rallument et qu’on quitte la salle, on cogite pendant de longues minutes, on se questionne et on tente de s’expliquer ce qui peut mener un être humain à agir ainsi. On s'insurge des injustices associées au pouvoir. Hormis la propension de l’Homme à tirer profit de la vulnérabilité et de la misère des autres, il est également bon de se rappeler que nous portons tous en nous cette petite voix protectrice et que si des drapeaux rouges se dressent à profusion, c’est signe qu’il faut sérieusement se méfier.

En plus de nous tenir en haleine jusqu’à la fin, Tickled nous met adroitement en garde contre les impacts (à court et à long terme) de nos choix, les conséquences insoupsonnées de l’intimidation et des répercussions qu’elle engendre, tel un cycle qui se répète à l’infini.

Actuellement à l’affiche au Cinéma du Parc.